Aucune construction religieuse à Bali n’a jamais dépassé le complexe de Besakih en taille ou en influence, malgré la diversité des croyances locales. La présence de plusieurs sanctuaires dédiés à différentes divinités dans un même ensemble contredit la tradition balinaise, qui privilégie souvent la séparation des cultes.
Classé monument national depuis 1962, ce site attire chaque année des milliers de fidèles et de visiteurs, devenant un point de convergence lors des grandes cérémonies. Son organisation, ses règles d’accès et ses pratiques diffèrent sensiblement d’autres sites spirituels de l’île.
Plan de l'article
Pourquoi le temple de Besakih fascine-t-il autant les voyageurs et les Balinais ?
Au cœur de Bali, le temple de Besakih dresse sa silhouette sur les pentes du mont Agung, fusionnant littéralement l’énergie volcanique et la ferveur religieuse balinaise. Considéré comme le temple mère des hindous balinais, il suscite la dévotion des habitants et l’étonnement des visiteurs. Ce n’est pas un hasard si tant de rituels et de processions s’y donnent rendez-vous année après année.
Ici, rien n’est laissé au hasard. Le complexe de Besakih se démarque par son ampleur et la variété de ses sanctuaires. Chaque année, des processions éclatantes de couleurs montent ses marches, réunissant les Balinais dans une communion qui transcende les générations. Même les moins croyants avouent une attache profonde à ce lieu : le temple Besakih façonne l’identité, relie à la mémoire familiale, transmet une culture. Pour le voyageur, la découverte va bien au-delà de la simple contemplation des pierres : c’est une expérience rythmée par les offrandes, les gamelans qui tintent, l’encens qui flotte dans l’air.
Voici ce qui rend le site si particulier :
- Spiritualité balinaise : le temple Besakih est le centre névralgique de l’hindouisme local, accueillant les grandes cérémonies et fêtes rituelles.
- Lieu de passage : aucun moment clé de la vie, naissance, union, disparition, n’ignore Besakih. Il marque chaque étape fondamentale du destin.
- Patrimoine vivant : le temple principal concentre des siècles de mythes et de pratiques, toujours debout face au volcan Agung et à ses colères.
L’attraction du temple de Besakih tient à cette rencontre rare : un espace sacré ouvert à tous, où la ferveur intime croise la majesté des processions collectives. Ici, les temples de Bali s’ouvrent sur l’universel, à la croisée du voyage et de la quête spirituelle.
Un aperçu de l’histoire et des symboles de ce site sacré
Accroché au flanc du mont Agung, le temple Besakih s’étend depuis plus d’un millénaire, enracinant la foi balinaise dans une terre dominée par la force du volcan. Les premières mentions écrites remontent au XIe siècle, mais la mémoire collective repousse ses origines bien avant, lors des vagues migratoires de Java vers Bali. Ce temple mère : ni simple sanctuaire, ni simple monument. Il incarne la résilience et la continuité balinaises, génération après génération, face à la nature et aux bouleversements.
L’organisation du Pura Besakih révèle toute une pensée sacrée : chaque cour, chaque escalier, chaque portail richement orné, accompagne la montée vers le divin. Le mont Agung temple s’impose comme colonne vertébrale du paysage et point de ralliement des communautés.
Pour mieux comprendre la portée symbolique du site, plusieurs éléments sont à souligner :
- Symbolisme : la triple enceinte structure la progression du profane vers le sacré, jusqu’au sanctuaire principal, réservé aux plus grandes célébrations.
- Patrimoine : chaque pierre, marquée par les offrandes et le temps, raconte un patrimoine culturel où l’hindouisme balinais dialogue avec des rites plus anciens.
Le Besakih, temple mère, reste le socle vivant de la mémoire et de l’identité balinaises, perpétuant un lien ancestral avec la montagne et ses légendes.
Explorer le complexe : architecture, temples majeurs et ambiance unique
Le temple de Besakih s’étire sur les pentes du mont Agung, dévoilant une succession de terrasses et d’escaliers qui guident le visiteur vers le cœur sacré du site. L’architecture balinaise surprend d’emblée : toits en fibres noires superposés, portes sculptées, alignements de bale ouverts sur le paysage, offrandes fraîches déposées devant chaque autel.
Dès l’entrée, difficile de manquer le Pura Penataran Agung, le temple principal de Besakih. Véritable centre symbolique du complexe, il est dédié à la trinité hindoue et domine l’ensemble. Les meru, ces tours à toits multiples, s’élèvent, chacune consacrée à une divinité ou à des ancêtres honorés. Autour gravitent une vingtaine de temples satellites, reliés par des allées, où les familles balinaises se retrouvent pour des rites, des offrandes ou des fêtes saisonnières. On y croise prêtres, enfants, processionnaires et curieux, tous portés par la même énergie collective.
Ce qui frappe, c’est la dimension partagée du lieu. Le temple de Besakih Bali n’est pas un musée, ni un site figé. Les sons de gamelan s’élèvent parfois, les processions animent les escaliers, les tissus colorés flottent sous les brises du mont Agung. Le foisonnement de vie, la diversité des Pura, donnent à chaque journée au temple de Besakih une tonalité singulière, faite de gravité mais aussi de spontanéité.
Conseils pratiques et astuces pour une visite inoubliable du temple de Besakih
Pour profiter pleinement de la visite du temple de Besakih, mieux vaut s’y préparer et respecter quelques usages. Sur les pentes du mont Agung, l’atmosphère se charge d’encens et de solennité. L’idéal : arriver tôt le matin, quand la lumière sublime les reliefs et que le calme permet de ressentir la ferveur du lieu avant l’arrivée des foules.
Un point non négociable : la tenue. Sarong et écharpe nouée à la taille sont requis, hommes comme femmes. Il est facile de les louer à l’entrée. L’année balinaise est rythmée par de grandes cérémonies, comme Galungan et Kuningan, où le temple se remplit de familles venues de toute l’île. La cohabitation avec les fidèles est la règle : on évite de pénétrer dans les zones réservées à la prière et on demande la permission avant toute photo.
Voici quelques recommandations concrètes pour organiser votre venue :
- Rejoindre Besakih depuis Ubud ou Denpasar prend environ deux heures, à travers rizières et villages balinais.
- Ne vous limitez pas au temple principal : les sanctuaires satellites, souvent ignorés des groupes de touristes, réservent de belles surprises.
- Pensez à bien vous hydrater : la montée peut se révéler éprouvante sous le soleil.
Pour enrichir l’excursion d’une journée, rien n’interdit de prévoir une halte au Tirta Empul ou au Tirta Gangga, de véritables oasis à proximité. Les amateurs de marche pourront aussi s’aventurer sur le mont Agung : le panorama est spectaculaire, mais mieux vaut se renseigner sur l’activité volcanique avant de partir.
Visiter le temple de Besakih n’est pas une simple étape touristique. C’est une invitation à ressentir la vitalité d’une foi, la force d’une communauté et la beauté d’une île où passé et présent se mêlent à chaque marche gravie. Difficile de quitter Besakih sans garder en tête le spectacle d’une procession, l’écho d’un gamelan ou le sourire partagé au détour d’un autel.
